De la gouvernance des dieux à la libre décision des humains en passant par le fatum


Le mouvement des astres est-il indicatif du message des dieux ou le miroir lointain de notre propre mouvement ?

De tous temps, les humains, se considérant comme les seuls êtres dotés de raison et d’intelligence sur la Terre, se sont posés la question du sens de leur existence.

Etant capables de créer, de choisir, de décider, les hommes ont forcément une place à part et spécifique, utile, sensée, dans ce monde !

On a donc imaginé un système organisé par des dieux,  système permettant à ces dieux d’assurer leur propre « vie éternelle céleste » et la protection de leurs « employés terrestres ». Pour donner aux humains leurs « consignes » les dieux doivent pouvoir s’exprimer et être compris.

Avant la création de l’écriture, les mésopotamiens et chaldéens lisaient les messages des dieux par des révélations dans les songes, dans des visions, dans les évènements climatiques…

Depuis, le ciel, utilisé comme écritoire des dieux à destination des humains, ne pouvait être lu que par des spécialistes hautement formés, les astrologues.  Il n’y a plus de relation directe entre une personne et les dieux. Ce sont des experts qui ont construit les schémas donnant le sens des cryptogrammes célestes. Ils ont élaboré les textes qui nous sont parvenus et qui sont encore utilisés aujourd’hui.

 

A l’origine mésopotamienne de l’astrologie,  on considérait donc que les dieux, à l’image des souverains terrestres qui utilisaient des messagers pour faire connaître leur volonté,  donnaient leurs ordres, conseils, punitions, récompenses au travers des astres, des étoiles et de leur position dans les constallations et par rapport à certains points du ciel comme l’horizon ou le zénith.

Les astres indiquaient donc les décisions des dieux mais ces décisions étaient révocables, ainsi que les décisions des souverains terrestres qui, implorés, pouvaient changer le cours des choses et tirer des mauvais pas.

L’astrologie originelle n’est pas déterministe.  

Ce sont les grecs qui, en transposant leur vision dans le système astrologique de leur époque, ont transformé fondamentalement la lecture astrale. On est, avec les grecs, moins ouvert à l’espérance et davantage fataliste. 

 

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Peut-être pourrait on imaginer, sur la base des études sur la reliance des points d’énergie sans condition de distance – je n’ose pas écrire quantique mais c’est l’idée – que l’astrologue traduit les évolutions des planètes en mouvements et rythmes que l’humain doit suivre naturellement pour mieux avancer en sagesse et en tranquilité.

On en revient alors aux fondamentaux : le ciel est un miroir de notre inconscient et cet inconscient contient tout ce qui nous anime, les vibrations du corps et de l’esprit. En lisant le ciel, l’astrologue aide son consultant dans l’expression de son présent et dessine avec lui le cadre du futur, le sens, l’orientation.

Le contenu, les actes, les programmes à mettre en place, ne ressortent que des choix de la personne qui décide ou non, d’entrer dans le cadre qui correspond le mieux à son développement. La bonne décision est celle qui ouvre vers un futur épanouissant, pas forcément celle qui satisfait le présent.

Et plutôt que d’implorer les dieux, plutôt que de croire que tout est écrit, le consultant en astrologie d’aujourd’hui, a les moyens d’examiner sa situation, d’envisager les futurs possibles et de faire les meilleurs choix pour répondre à ce qu’il attend de lui-même. 

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Source: Revue Histoire numéro 141 de février 1991 article « L’astrologie est née en Mésopotamie »

Ouvrages dont s’est inspiré l’auteur de l’article : 

  • Sur la Mésopotamie en général, son histoire et sa culture : G. Roux, La Mésopotamie. Essai d’histoire politique, économique et culturelle, Paris, Le Seuil, 1985.
  • Sur la divination mésopotamienne : J.-P. Vernant,  Divination et rationalité, Paris, Le Seuil, 1974.
  • Pour l’astrologie grecque, l’ouvrage de A. Bouché-Leclercq, L’Astrologie grecque, Paris, 1899, qu’il considère comme fondamental.
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