Emmanuelle, symbole de la libération des femmes au cinéma : une histoire d’abord écrite sous forme de roman par une femme Emmanuelle ARSAN
Cela nous donne l’occasion de regarder si notre littérature ne contient pas davantage de subversion sexuelle, de provocation et même de scandale quand elle est portée par des femmes.
Souvent d’ailleurs, ces femmes ne se contentent pas d’un petit espace dans le coin des librairies, elles sont sur le devant de la scène en donnant à voir, par le cinéma, les images qu’elles ont traduites sur le papier.
En 2024, le film Emmanuelle de la réalisatrice Audrey Diwan vient de sortir, ravivant les souvenirs du premier film qui avait fait scandale en 1974, mais qui avait également connu un succès international. Cette nouvelle adaptation est l’occasion de rappeler l’importance de ce film dans l’histoire du cinéma, mais aussi dans la représentation des femmes à l’écran.
En 1974, Emmanuelle avait choqué la société conservatrice de l’époque en osant montrer la sexualité féminine de façon ouverte et sans tabou. Le personnage d’Emmanuelle, interprété par Sylvia Kristel, était une femme forte, indépendante et libre, qui revendiquait son droit au plaisir et à l’épanouissement sexuel. Ce film était une véritable provocation pour l’époque, mais également un symbole de la libération des femmes et de leur capacité à prendre le contrôle de leur propre image.
Aujourd’hui, cette réappropriation de l’image des femmes se poursuit dans le cinéma et dans la culture en général.
Mais il faut citer les précurseuses telles qu’Anaïs Nin, Anne Cécile Desclos, Emmanuelle Arsan, donc, celle qui a écrit le livre Emmanuelle, l’histoire du premier film éponyme, Régine Deforges, Suzanne Brogger, ou encore Christine Millet, qui ont toutes contribué à briser les tabous et à mettre en lumière la sexualité féminine de manière souvent positive et émancipatrice, quelques fois très brutale (Histoire d’Ô l’est particulièrement)
Le film Emmanuelle de Audrey Diwan s’inscrit dans une lignée assumée , en proposant une nouvelle vision du personnage et en mettant en avant sa force, sa volonté et sa détermination. Cette nouvelle adaptation offre une vision moderne et actuelle de la liberté sexuelle des femmes, tout en rendant hommage à celles qui ont ouvert la voie avant elle.
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Nous allons regarder ce qui rassemble nos écrivaines par l’étude des configurations astrales à leur naissance.
Nous ne disposons des heures de naissance pour deux d’entre elles, mais la date et le lieu sont certains et peuvent permettre de dégager des caractéristiques flagrantes
Anaïs NIN est née le 21 février 1903 à 20h25 à Neuilly sur Seine.
Elle est célèbre surtout par les récits de ses aventures érotiques et amoureuses, notamment lors de sa liaison avec Henry Miller. Dans son livre autobiographique Incest, elle raconte sa relation sexuelle adulte avec son père, père d’ailleurs violent dans son enfance avec lequel elle assume une relation trouble en tant qu’adulte.
Anne DESCLOS ou Dominique AURY comme éditrice ou Pauline REAGE comme autrice d’Histoire d’Ô est née le 23 septembre 1907 à 14h00 à Rochefort sur Mer.
Elle a été la première femme française à se faire reconnaître dans le milieu de l’édition, elle écrivait des préfaces, des critiques et a tenu un rôle prépondérant dans la modernisation de la littérature d’après-guerre. Elle était l’amante de Jean Paulhan. C’est pour lui qu’elle a d’abord écrit cette histoire entre sado masochisme et don de soi, qui a choqué à sa publication en 1954 et choque encore plus d’un aujourd’hui.
Emmanuelle ARSAN, de son vrai nom Marayat Bibidh, est l’autrice du livre Emmanuelle. Elle est née le 19 janvier 1932 à Bangkok (heure inconnue).
Elle a été l’épouse du diplomate Louis Jacques ROLLET ADRIANE qui pourrait être le coauteur du livre publié en 1954. Marayat a écrit d’autres romans érotiques et a tourné dans certains films de même caractère. Sa vie ressemble à son œuvre, elle a vécu très aimée de son mari, dans un groupe léger d’amants et d’amantes.
Régine Deforges, née le 15 août 1935 à12h15 à Montmorillon.
Elle est connue du public pour « La bicyclette bleue » (1981) qui raconte une saga familiale sous l’occupation au travers du regard (et des sens) d’une jeune fille. Elle a écrit de nombreux ouvrages érotiques dont le plus célèbre est Contes Pervers (1980).
Elle n’est pas tournée comme Emmanuelle vers la sexualité de groupe. Elle a défendu toute sa vie, ardemment, la liberté des femmes.
Suzanne BROGGER, née le 18 novembre 1944 à Copenhague (heure inconnue), est une personnalité reconnue pour ses activités culturelles et politiques au Danemark.
Amie du couple ANDRIANE-ARSAN, elle a participé à la diffusion du livre Emmanuelle. Elle a publié son premier en 1974 : Et délivrez-nous de l’amour…D’autres livres sur la liberté sexuelle ont suivi. Henry MILLER l’a comparée, pour son audace, à Anaïs NIN. C’est une des figures de l’érotisme libre au féminin.
Catherine MILLET, née le 1er avril 1948 à 15h15 à Bois-Colombes, est une artiste multifacettes.
Provocatrice, sa carrière rassemble, pour moi, les caractères essentiels des avancées précédents, avec plus ou moins de bonheur et de talent.
En 2001, elle faisait controverse avec « La Vie sexuelle de Catherine M. », récit d’une sexualité décomplexée au féminin, sur le modèle des icônes précédents. Aujourd’hui, elle prend des positions encore une fois choquantes dans le contexte de la libération de la parole des femmes.
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L’analyse de ces thèmes permet de dégager en ce qui concerne le métier, les compétences et surtout, le goût du dépassement des limites et de la transgression, certains aspects majeurs pour les 6 exemples représentatifs du domaine.
PLUTON et MARS dominants , Neptune en renfort, Uranus toujours présent
D’abord, chacune de nos personnalités est marquée par le positionnement extrêmement dominant dans leur thème natal de Pluton et Mars. Toutes ont un lien avec les énergies de Neptune. Uranus n’est jamais loin.
Pour ce qui est des caractéristiques assimilées à la féminité ou à la mère, on trouve davantage de variété : majoritairement c’est la Lune qu’il faut examiner.
On peut, selon moi, classer nos protagonistes en trois époques, selon le positionnement de Pluton :
- Les écrivaines nées juste après 1900 font partie d’une cohorte de « Pluton en Gémeaux »
qui peut marquer une envie de bousculer les schémas intellectuels et les habitudes
ronronnantes ; ce Pluton lâche sans doute ses angoisses et ses peurs au profit de la
recherche de nouvelles idées.
Avant la première guerre, on peut sans doute envisager une lutte pour ses propres
sens (intériorisation), qu’on découvre en relation avec un homme (le père, l’amant)
comme compétiteur quelques fois. - Après le 10 septembre 1912, Pluton bascule en Cancer. Les écrivaines citées ici sont
marquées par une recherche de nouveaux schémas : c’est la remise en cause des
traditions familiales, paternalistes, du passé. - Le passage en Lion au 14 juin 1939 mettra en avant les « ego » et le besoin de se mettre en
avant. - Anaïs NIN et Dominique AURY : Pluton en Gémeaux en IX pour l’une et au
Descendant en VI pour l’autre ; Mars Nœud Sud à l’Ascendant en Balance pour
l’une, avec le Nœud Sud en Capricorne à l’Ascendant pour l’autre.
Dans les deux cas, Neptune est le plus haut dans le ciel en déclinaison, juste
devant Pluton (c’est la génération qui veut croire à l’idéal).
o Pour Anaïs, Neptune s’oppose à la Lune et exacerbe les passions sans
limite, Il floute le rôle de la femme-mère ; Vénus en Poissons exagère les
désirs et carré à Uranus en Sagittaire (sans compter la conjonction Soleil
Jupiter (en Verseau), donne sans doute un besoin mélangé de maîtrise, de
liberté sans limite si on a de la passion à vivre.
o Pour Dominique (alias Anne), Neptune en maison VII Cancer encadre le
descendant avec Pluton en VI Gémeaux, Pluton est sextile à la Lune, les
émotions sont violentes (cachées dans la maison des « utilités »mais
violentes).
Uranus conjoint à l’ascendant en Capricorne n’hésite pas à faire front
même si la discrétion s’impose pour respecter le sérieux de l’image que l’on montre de soi. Mars hors limite insiste sur le « masculin prêt aux
aƯrontements » dans le thème. - Emmanuelle ARSAN et Régine DEFORGES sont nées sous un Pluton en Cancer,
pour les deux, la planète la plus haute dans le ciel en déclinaison.
o Emmanuelle est née avec une triple conjonction Soleil Mars Saturne
opposée à Pluton, de quoi ne pas avoir peur de remuer ses contemporains !
et même si elle faisait couple avec son mari dans l’écriture, c’est bien elle qui est sur le devant de la scène. Avec une Lune hors limite, elle reste guidée par ses besoins qu’on dirait primaires, de vivre tout à fond dans les émotions pures. Cette Lune carré à une Vénus en Verseau (liberté des désirs) et Neptune (sans limite) n’est pas contrainte par un Saturne en lutte contre les forces du ténébreux Pluton.
o Régine, elle, bénéficie des capacités d’un Pluton conjoint Nœud Sud en IX pour s’élever sans s’encombrer ; il est trigone Jupiter qui augmente la
volonté de pouvoir et de grandir. Le Soleil et Pluton encadrent le milieu de ciel et lui donnent les frontières à ne pas dépasser pour garder la tête haute.
Mars en Scorpion, et Jupiter conjoint en I, les deux opposés à Uranus (en Taureau, au service de Vénus) ne freinent certainement les énergies
puissantes pour le combat, la liberté et les plaisirs. - Avec un Pluton en Lion, nous arrivons sur des schémas qui vont se tourner
davantage sur la volonté de briller par le pouvoir. Suzanne BROGGER et Catherine
MILLET ont sans doute savoir utiliser les attractions sensuelles de l’époque pour leur propre profit. Les deux sont certainement très lucides, plus « froides » sans doute que les précédentes protagonistes.
o Suzanne dispose d’un Pluton trigone à Uranus en Gémeaux ; on est dans un rapport aisé et très intellectuel à la libération des contraintes, assumé avec
un beau trigone à Mercure. En déclinaison, Pluton Uranus Saturne et le Nœud Nord sont tout en haut de l’écliptique et montrent des facilités pour savoir où l’’on va, et le Soleil conjoint à Mars augmente les forces pour avancer sans se retourner.
o Catherine n’est pas en reste : avec une belle conjonction Mars Saturne Pluton en Lion, elle ne peut que rechercher le pouvoir et l’éclat, mais elle reste distante (le tout est en maison XII) et observatrice d’elle-même ou
plus souvent observatrice du regard de l’autre qui l’admire : le Descendant est pile au mi point du Soleil et de la Lune et on a donc une configuration « doigt de Dieu » entre l’Ascendant le Soleil et la Lune ‘je brille et je me reflète dans moi-même au travers de l’autre. - Les femmes ont encore beaucoup, semble-t-il, à apporter aux astrologues. Ils enrichiront leurs études et recherches d’un nouveau regard (peut-être moins genré) qu’il convient désormais d’accorder aux configurations des thèmes féminins.
A suivre …